Ils sont trois étudiants de l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny de Côte d'Ivoire, ils viennent de se classer 2e avec un projet de micro finances pour les paysans.
Citizen Act, est ce que l’on appelle un business game - jeu d'entreprise, il a lieu chaque année et il est ouvert aux étudiants du monde entier. Nous en avons parlé dans l'émission en octobre dernier (cliquez ici pour réécouter la chronique).
181 équipes de 21 pays ont participé cette année, et c'est la 1e fois qu'une équipe d'Afrique subsaharienne se classe parmi les finalistes ! Ces jeunes élèves ingénieurs sont arrivés 2e devant une équipe américaine, et derrière une équipe espagnole. La preuve que malgré le manque de moyens consacrés à l'éducation, qui pénalise souvent les étudiants africains, ils savent être aussi compétitifs et inventifs que les étudiants du Nord !
Rufus, Cyrille et Desty, sont les trois lauréats, ils m’ont expliqué comment ils ont fait pour se distinguer parmi plusieurs centaines de candidats.
C'est Desty, le Camerounais de la bande, qui a découvert le Citizen Act sur une affiche, dans leur école de Yamoussoukro, et il a immédiatement proposé à Rufus et Cyrille de monter une équipe. Il fallait élaborer un projet social et environnemental qui soit également intéressant pour la banque, ils ont donc imaginé un système de micro-crédit pour les paysans de Côte d'Ivoire. Il ne leur restait que 3 jours avant la date limite de dépôt de candidatures, et pourtant, ils se sont lancés, ils ont travaillé la nuit pour rédiger leur avant-projet, et ils ont été sélectionnés pour la suite du concours.
Leur premier conseil, c'est donc de se faire confiance, et d'oser se lancer dans la compétition.
Deuxième conseil, ne pas être effrayé par le travail ! Malgré un emploi du temps déjà très chargé, ces trois amis n'ont pas hésité à sacrifier une partie de leur temps libre pour le Citizen Act.
Ils ont planché pendant des heures sur leur projet, ils se réunissaient un soir sur deux pour en discuter et mettre en forme leurs idées, et le week-end, ils partaient en tournée dans les zones rurales de Côte d'Ivoire pour mener des enquêtes auprès des paysans, et connaître leurs besoins. Ils sont allés sur le terrain, ce qui leur a permis de bâtir un projet solide, réaliste et dont ils ont pu démontrer l'utilité et la viabilité.
Autre point fort de ces 3 élèves ingénieurs de Côte d'Ivoire : ils ont toujours été très impliqués dans des activités extra-scolaires.
Ce n'est pas un hasard si Rufus, Cyrille et Desty ont formé leur équipe si rapidement : ils ont dirigé ensemble le Bureau des élèves de leur école, ils ont créé une association regroupant les élèves des grandes écoles de Côte d'Ivoire, et en plus, ils avaient pris l'habitude de travailler ensemble pour les exposés ou les révisions. En s'impliquant dans des associations, ils ont appris à organiser des évènements, des conférences et des colloques, ils ont dû contacter des personnalités et des professionnels pour les inviter, ce qui les a aidés à prendre confiance en eux et à forger leur esprit d'entreprise.
Ces activités associatives leur ont également permis de se constituer un carnet d'adresse.
Ils ont donc pu utiliser ces contacts pour obtenir des conseils sur leur projet : ils ont rencontré le directeur des douanes de Côte d'Ivoire, qui leur a prêté une voiture pour qu'ils puissent se rendre rapidement dans les zones rurales pour rencontrer les paysans. Les trois jeunes se sont également fait aider par l'association des démographes d'Afrique pour réaliser leurs enquêtes de terrain, et pour obtenir des chiffres sur l'économie rurale en Côte d'Ivoire...
Avoir confiance en soi, travailler dur, s'impliquer dans la vie associative et savoir demander conseil, voici les 4 règles d'or de l'équipe ivoirienne qui s'est classée 2e du Citizen Act 2010.
2 Comments
Comme quoi l'effort fait des forts mais aussi des vainqueurs.Et c'est la rage de vaincre que tous les étudiants africains doivent avoir afin de se hisser au rang des meilleurs! Encore bravo! Félicitations à vous!
Bravo les gars! Au moin c'est la preuve que les jeunes africains sont capables de faire de grandes choses aux aussi.
Reste plus que les autres suivent leur exemple...