Haïti deux mois après

Même si des salles de classes surgissaient comme par magie, les parents n’y enverraient pas leurs enfants. C'est ce que l'on appelle ici la phobie du béton. 200 000 salles de classes détruites ou inutilisables, 5000 écoles fermées. Comment éviter la « la rupture de la chaine éducative » en Haïti ? Je viens de rencontrer le directeur régional de l’ONG Aide et Action, spécialisée dans l’éducation. Nesmy Manigat est haïtien. Il ne cache pas que pour le moment personne ne sait réellement quelles sont les bonnes décisions à prendre en matière d’éducation en Haïti, devant l’ampleur des dégats.

Dans un pays où 50% de la population a moins de 18 ans, l’éducation reposait déjà avant le séisme, sur un équilibre très fragile, où l’Ecole était essentiellement financée par les familles et dont près de la moitié des enfants étaient exclus faute d’argent.
Certain émettent déjà l’idée qu’il faudra réviser les programmes scolaires, centrés sur les matières fondamentales (lire, écrire, compter), et s’inspirer peut-être de certains modèles élaborés en Inde, dans des régions très pauvres.
Mais pour le moment en Haïti, les familles ne sont pas encore dans la posture de l’espoir nous a confié Nesmy Manigat.
Tant qu’un enfant ne quitte pas la maison le matin avec son cartable sur le dos, il est difficile de se projeter dans l’avenir.
 
Photos Aide et Action