Déchetterie de Santo Domingo : que font les pouvoirs publics ?

 

Dans nos métiers, quoi de plus banal qu’une immense déchetterie à ciel ouvert avec des enfants qui trient les ordures ?

 

 

 

 Bombay, Le Caire, on a tous vu cela à la télévision. Mais y être…tendre son micro dans les odeurs d’œufs pourris, écouter les enfants pendant des heures…Découvrir en fin de reportage que même un enfant de 5 ans qui suce encore son pouce, ramasse lui aussi de la ferraille tombée du camion poubelle, sur le bord de la route, voir leurs yeux creusés par la fatigue, entendre leurs rires lorsqu’ils écoutent leur propre voix dans le magnéto…Je m’étais dit : « pas plus bateau qu’une déchetterie pour parler du travail des enfants ! ». J’avais tort.

On est toujours pris au dépourvu devant un enfant nu dans les ordures. Et puis toutes ces questions idiotes qui ne trouvent pas jamais de réponses !
Pourquoi un pays enrichi par le tourisme n’est pas fichu d’organiser une décharge moderne, avec uniquement de vrais adultes, payés par la municipalité ? Pourquoi l’accès n’est-il pas gardé pour protéger les enfants de la tentation d’aller ramasser plusieurs heures par jour de quoi s’acheter une banane ? Pourquoi l’école de ces quartiers pauvres ne fournit-elle pas de repas conséquent aux enfants ?
 
Je suis partie en République Dominicaine avec l’ONG Aide et Action qui mène depuis trois ans un travail de longue haleine sur la déchetterie de Santo Domingo, en République Dominicaine.

 

 

 

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