L’orthographe fait-elle vendre ?

Nous venons de recevoir le journaliste et écrivain François de Closets sur RFI, pour son livre sur l’orthographe Zéro faute, l’orthographe une passion française, Editions Mille et une Nuits.

Gros succès médiatique pour son livre ! Il prétend qu’il en est le premier surpris.
 
Cet homme érudit, incroyablement « jeune homme » pour ses soixante quinze ans, ex nul en orthographe, nous balade pendant 318 pages dans les méandres de l’histoire de l’orthographe française. Une enquête à mon sens plus douloureuse que passionnante, pour une ancienne élève à l’orthographe médiocre. Au fil des pages, on découvre une collection d’anomalies orthographiques pourtant parfaitement en règle. De quoi pourrir son week-end. Cauchemar ne prend pas de D malgré sa forme à l’infinitif, balade et ballade ne sont pas le même mot, sans parler de la formule d’excuses « au temps pour moi » et non pas « autant pour moi »…voilà, beaucoup de choses à apprendre ou à réapprendre, à condition de ne pas être pris de vertige !
 
J’en viens à me demander si mon texte n’est pas bourré de fautes, pernicieusement tolérées par mon correcteur orthographique.
Contrairement à ce que bon nombre de médias affirment, François de Closets ne réclame rien (si ce n’est beaucoup de lecteurs), pas même une réforme ou une simplification de l’orthographe française ! Il regrette en revanche que personne ne l’interroge sur son tout premier chapitre : l’abandon de la forme interrogative. Que l’on fasse la guerre au « t’es où ? » au « Vous en pensez quoi ? » plutôt que de couper les cheveux en quatre pour un accent circonflexe ou un trait d’union. N’est-ce pas sur ce point que François de Closets est finalement le plus pertinent ? Protégeons la langue plutôt que l’orthographe ?