Qatar, après l'or noir, la matière grise?

C’est une drôle d’impression que de visiter les universités du Qatar.

Ce mélange d’opulence et de campus américains sur fond de femmes voilées. Les filles sont partout ultra majoritaires, pour ne pas dire écrasantes, par rapport aux garçons bien ternes. Intarissables les filles, dés qu’on leur tend un micro. On pourrait rester des heures à les écouter, vautrées sur la moquette épaisse de leur salle de repos dans les campus. C’est confort, c’est ouaté, ça rigole sous l’abaya noire. Mais ça refuse de s’assoir à côté des garçons autour d’une table pour débattre sur RFI. Compromis : je m’assieds entre elles et les garçons. « Ok go on ».

 Dans les campus mixtes américains de Doha, comme à l’université non mixte du Qatar, plus traditionnelle, on se dit que forcément une révolution silencieuse est en marche. Pas un truc dont on parle dans les sommets internationaux. Non, juste un tout petit détail démographique. Partout dans le Golfe les filles remplissent les trois quart des universités. Certain disent que les garçons sont partis étudier à l’étranger. Mais le porte parole de la Fondation du Qatar assure que c’est faux, qu’ils ne pas plus nombreux que les filles dans les campus britanniques. « Alors ? »  « Alors quoi me dit-il ? » « Et bien, n’est-ce pas gênant ce déséquilibre ? »Réponse langue de bois : « Non, c’est la politique voulue par son altesse sérénissime Sheikha Mozah, l’épouse de l’émir. »

A l’université du Qatar, la rectrice elle, ne mâche pas ses mots : « Nous avons un problème ».
Que se passera t-il en effet lorsque toutes ces sociétés du monde arabe, dominées économiquement, politiquement et socialement par les hommes, verront les femmes détenir la technologie et le savoir ?
Et livrez-nous vos commentaires !
 
 

 


 

 

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